Big Bang est l’un des rendez-vous phares de la 18ème édition des Utopiales. Le ballet rock electro symphonique y sera joué pour la première fois. Son compositeur, le nantais Alan Simon, nous a retrouvé à la Cigale pour nous en dire un peu plus. De Supertramp à la NASA, Big Bang intrigue déjà !

Comment est né le projet Big Bang ?

Il est né d’une façon un peu particulière.

Tout d’abord, j’ai une passion pour l’astronomie. Comme beaucoup de gens, je suis curieux de connaître la vérité sur le Big Bang, plusieurs théories s’affrontent. Selon l’hypothèse la plus connue, le Big Bang remonterait à 13,7 milliards d’années.

Je rêvais de faire un projet instrumental depuis des années. Le thème du Big Bang est pour moi un thème d’alchimie, on peut faire beaucoup de choses ! Je ne savais pas par quel bout prendre le projet car pour moi c’est un projet ambitieux. Je ne voyais pas ça comme un projet minimaliste. J’imaginais tout de suite un orchestre symphonique, avec une extension grâce à la danse contemporaine pour exprimer le mouvement des planètes. Je souhaitais lier ça à des images extraordinaires de la galaxie.

Il y a 3 ans, j’étais invité à la Cité de l’Espace à Toulouse où j’ai vu des images incroyables. J’ai demandé à Jean-Baptiste Desbois, le directeur de la Cité de l’Espace, si je pouvais utiliser quelques extraits. On a donc contacté la NASA qui nous a répondu positivement. Ces images étaient le leitmotiv pour ce projet, j’avais ainsi trouvé une corrélation entre la musique, la danse et les visuels.
Il me fallait un lieu ensuite. Pour tout vous dire, il y a 3 ans, j’étais roi du carnaval de Nantes. L’association qui organise le carnaval est gérée par La Cité des Congrès de Nantes. Comme cela s’est bien passé entre moi et le patron du carnaval, nous avons échangé sur ce projet. Il m’a proposé d’intégrer ce projet aux Utopiales, tout s’est lancé comme ça.
Il y a une dimension internationale très importante, le chorégraphe est russe et l’orchestre symphonique est tchèque. John Helliwell qui est le saxophoniste de Supertramp sera également de la partie.

Pour revenir sur John Helliwell, comment l’avez-vous rencontré ?

En 1997, Roger Hodgson, qui est la voix de Supertramp, a participé au premier volet d’Excalibur. Il a vécu 3 années chez moi dans le vignoble nantais, on est devenu très amis. Suite à cela, il m’a demandé de réaliser son nouvel album solo Open The Door (NDLR Roger Hodgson a quitté Supertramp en 1983). On l’a créé aux Sorinières, et oui ! (rires) On a contacté John à ce moment pour qu’il soit présent sur l’album mais ce fut impossible pour lui à cause des projets de Supertramp.
Il a collaboré avec moi un peu plus tard sur Excalibur II, III et IV. A la fin de la tournée d’Excalibur l’an passé, je l’ai motivé pour le projet Big Bang et il s’est laissé tenter.

Qu’est-ce qui vous intrigue le plus dans le Big Bang ?

C’est une force considérable qui nous dépasse totalement. On ne saura jamais réellement ce qui s’est passé, c’est impossible, on émet seulement des hypothèses. Cette immensité à découvrir et à explorer, c’est la plus grande des aventures humaines. C’est passionnant !

A quoi doit-on s’attendre sur scène ?

On va être prêts de 160 car il y a un grand chœur composé d’enfants, un orchestre symphonique, des instruments du monde, des instruments très originaux, la création chorégraphique, la création lumière …
Vous entendrez de vrais sons de l’espace qu’on a pu obtenir en haute définition. C’est vraiment bluffant.
On va raconter l’histoire en 4 temps, du chaos à la Terre aujourd’hui.
C’est une création humaine, scientifique et artistique. Les Utopiales se prêtent fortement à ce genre d’expérience.

L’album Excalibur IV sort le même jour que Big Bang. On va donc jouer Big Bang intégralement, faire une pause de 20 minutes et enchaîner sur 6 à 8 titres d’Excalibur IV avec un invité surprise qui risque de surprendre le public !

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?

A partir du moment où vous êtes sur scène avec autant de monde, ça en devient une aventure. Quand on joue chaque soir devant 2000 à 5000 personnes comme avec Excalibur et qu’il y a tout ces sourires, c’est la plus belle des récompenses.
Des souvenirs, j’en ai des tonnes. Je me souviens par exemple du grand retour de Roger Hodgson sur scène en 1999 à Rennes au Liberté. Il a chanté une chanson d’Excalibur puis on s’est enlacé sur scène, ce fut bref mais très émouvant. Certains fans s’étaient déplacés de toute l’Europe et voir les étoiles dans les yeux de ces gens là, c’était génial. Ce partage, ce bonheur, c’est pour cela qu’on fait ce métier. Il n’y a pas de calcul, juste des moments de joie.

Avez-vous d’autres projets à venir ?

Les 4,5, 6 mai 2018, l’opéra folk-rock Chouans que j’ai créé sera joué à La Cité des Congrès et au Vendéespace. Cela ira des grands idéaux de la Révolution jusqu’aux guerres de Vendée qui ont fait plus de 200.000 morts. C’est une partie de l’histoire que je trouve méconnue et pourtant très importante.


Big Bang
Vendredi 3 novembre à La Cité des Congrès 20h30
utopiales.org

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard

© Konan Mevel