Quelques temps avant leur date au Zénith de Nantes en 2013, le célèbre guitariste Boris Jardel répondait aux questions de Laurent Charliot. Nous republions cette interview passionnante alors que le groupe vient de sortir son 13ème album bien-nommé 13.
Ils reviendront au Zénith en novembre prochain pour profiter une nouvelle fois de leur public nantais. Cela fera 20 ans que Boris Jardel a commencé l’aventure Indochine (le groupe fut créé en 1981), il a donc l’habitude des tournées spectaculaires. Après le succès de Paradize en 2002, le groupe enchaîna les albums plus ou moins réussis selon les goûts de chacun. Cette fois-ci, leur nouvel opus devrait satisfaire les fans du groupe, on y retrouve de potentiels tubes.

Retour en 2013

Laurent Charliot : Boris bonjour. Indochine est une grosse machine, bien huilée. Tout est prévisible et acquis pour vous ou le doute persiste-t-il à chaque album ?

Boris Jardel : Bien sûr, comme une évidence, le doute persiste toujours. A chaque album on se demande si cela va plaire, si les gens vont nous suivre à nouveau. Le doute fait partie intégrante du processus de création, et nous n’oublions jamais que l’engouement du public pour Indochine peut s’arrêter un jour, c’est déjà arrivé par le passé, et cela peut très bien se reproduire demain…

Compte tenu de sa longévité, Indochine fonctionne-t-il comme tous les groupes de rock ?

Non dans le sens ou quand tu joues depuis si longtemps, tu ne vis plus le rock comme de jeunes fougueux, avec des répés à cadence régulière et des créations de titres en impro libre. On a aussi plus de pression à chaque album. On est attendus. En général, à la fin des tournées, on se fout la paix un moment, chacun travaille des titres de son côté. Seuls Nico et Oli, auteurs de la majeure partie des titres, travaillent ensemble. On se retrouve ensuite et chacun apporte des projets plus ou moins aboutis. C’est à ce moment-là qu’on les triture, on les travaille, on les colle et les décolle tous ensemble…
Comme une sorte de puzzle rock. C’est de toutes manières toujours à Nico et Oli que revient la mission du « Final Cut », le montage final du titre…

Quel est ton parcours musical ?

Comme beaucoup j’ai commencé gamin, vers 12 ans, à jouer de la batterie et de la guitare et à intégrer mes premiers groupes de lycée. Puis j’ai beaucoup
travaillé la guitare, proposé mes services de free lance à différents acteurs de mon petit réseau. De rencontres en rencontres, je me suis retrouvé fin 1992 suite à un casting derrière Vanessa Paradis en tournée. Puis tout s’est enchainé. J’ai tour à tour accompagné en tournée ou sur album Aubert, Sinclair, Billy The Kick, Axel Bauer, l’Affaire Luis Trio puis Zazie. Jusqu’à ma rencontre avec Sirkis en 1998 …

Tes références musicales ?

J’ai toujours eu les oreilles pointées sur le rock d’Outre-Manche, les Beatles bien sûr et avant tout, les Kinks, les Who, Oasis. Puis aussi Led Zep, Police,
XTC ou les Artic Monkeys. J’aime le côté mauvais garçons des british !

Et le rock français ?

J’étais un grand fan des FFF. Aujourd’hui j’adhère beaucoup à des groupes comme Archimède ou à la folie live des Skip The Use. Des vrais tueurs ! J’ai
pris récemment une belle baffe avec un groupe de votre région, de Vendée, The Ones. Et puis sinon, impossible pour moi de ne pas citer mon groupe de coeur, les Dolly…

Justement, si Nantes est pour Indochine une étape parmi tant d’autres, que cela représente-t-il pour toi ?

Nantes c’est ma ville coup de coeur. Je m’y sens comme un poisson dans l’eau. Il y a une vraie scène rock ici. C’est grâce aux Dolly que je l’ai découverte.
On était tellement proches qu’ils m’appelaient le Cinquième Dolly !!! Je venais souvent les voir, et j’ai maintenant ici des amis très proches… De toutes
façons, quand je pense à Nantes, je pense à Micka (NDLR – le bassiste des Dolly décédé en 2005 d’un accident de la route), c’était mon pote…
Alors Nantes, j’adore, le public est cool, les salles sont top, j’adorais l’Olympic, et … On mange bien à la Cigale !!!

Quinze années à bord du navire Indochine, cela fait certainement des tonnes de souvenirs. Un en particulier ?

Sans hésiter, oui, notre concert à l’Opéra d’Hanoï en ex-Indochine. On y a joué avec un orchestre philarmonique. Une belle rencontre avec un pays et une
culture fantastique…

Un dernier mot pour les nantais ?

I Love you guys ! Je suis bien à Nantes ! Je pense même parfois à me faire naturaliser nantais !! Ah oui, et aussi et surtout… J’espère que les canaris
vont cartonner en D1 !

Propos recueillis par Laurent Charliot en septembre 2013

Indochine
Les 23 et 24 (complet) novembre 2018 au Zénith de Nantes
Réservations avec Cheyenne Prod’