Brain Damage, 20 ans de son et de rencontres

L’association Get Up, connue pour l’organisation du Dub Camp Festival, propose également des soirées Get Up Session au public dub nantais. La 22ème édition de ces Get Up Session aura lieu à Stereolux en présence du français Brain Damage et de l’américain Harrison Stafford. Une collaboration née avec l’album commun Liberation Time sorti le mois dernier. Néophytes dans la musique dub, nous avons souhaité en apprendre davantage en interrogeant Brain Damage.

 

Quel lien peut-on trouver entre le dub et le reggae ?

Historiquement, depuis les années 70, le dub est une variante instrumentale et expérimentale du reggae jamaïcain. Il s’est passé depuis d’innombrables mutations dans chacun des deux styles respectifs. En France, à l’heure actuelle, les deux styles cohabitent finalement assez difficilement, ou alors beaucoup trop ponctuellement, en tout cas au niveau du public. L’une des idées autour de cette collaboration avec Harrison Stafford est justement de réconcilier une partie de ces deux publics avec une création combinant ces deux styles.

Comment est né votre collaboration avec le reggaeman Harrison Stafford ?

C’est quelque chose que je murissais depuis quelque temps déjà, dans l’idée de proposer une nouvelle fois quelque chose d’inédit et original. Beaucoup de gens ont été surpris consécutivement à l’annonce même du projet. J’adore ça. J’aime les prises de risques, et les remises en question. Lorsque j’ai sollicité Harrison, j’ai constaté qu’il était prêt lui aussi à sortir de sa zone de confort pour les mêmes raisons que les miennes.

Aviez-vous, dès le début, l’intention de sortir un album commun ?

Oui. C’est en tout cas comme ça que j’ai présenté le projet à Harrison dès le début. L’idée était d’éviter le featuring ponctuel sur un titre seulement, mais plutôt de lui proposer un réel espace d’expression, soit tout un album donc, lui permettant d’aller plus en profondeur dans ces propos. Mon intention initiale était également de pouvoir décliner tout ça sur scène, pour que le projet soit complet.

La majorité de vos albums sont issues de collaborations, voire tous ? Est-ce propre à votre personnalité ?

Tous mes albums (c’est déjà le 13ème !) sont issues de collaborations ! Je suis seul en charge du projet, mais je tiens à m’entourer systématiquement mais ponctuellement d’intervenants extérieurs, artistes ou non, légendes pour certains, inconnus pour d’autres, peu importe. J’ai beau évoluer malgré tout dans les sphères des musiques électroniques, je n’utilise aucun sample, tout est fait maison, et créé spécifiquement pour mes différents projets. Donc, soit je compose, enregistre, ou joue les parties musicales moi-même, soit je sollicite des musiciens ou des chanteurs. Mais rien n’est pris ça et là sur d’autres disques ou d’autre créations antérieures qui ne m’appartiennent pas.

Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé à vos débuts ? Plutôt reggae ?

Il y a eu de nombreuses choses, et effectivement pas seulement du reggae. J’ai écouté énormément de punk rock dans ma jeunesse, mais aussi des musiques plus planantes et figuratives. L’artiste qui a su le mieux synthétiser tout ça dans les années 80 notamment est sans doute le producteur Adrian Sherwood, qui reste mon influence la plus évidente, même à l’heure actuelle.

Côtoyez-vous la nouvelle génération de la dub française ? Comme Panda Dub etc.

On se croise forcément sur scène, ça et là, et de plus en plus souvent. C’est un réel renouveau, ce sont eux qui portent la scène désormais. Quelques collaborations ponctuelles ont pu déjà avoir lieu comme avec Mayd Hubb par exemple.

Le Dub Camp Festival s’installe au fil des années comme l’un des événements majeur en France. Nantes a donc un public dub très investi. Un petit mot pour ceux que vous verrez lors de la Get Up Session #22 ?

J’ai beaucoup de respect le Dub Camp, mais j’ai du décliner leur invitation dernièrement car c’est un festival de sound system. Or il se trouve que j’ai fait le choix, très personnel, de ne pas jouer sur ce genre de sono. Je n’y trouve pas mon compte, et préfère me cantonner à ce je veux défendre : le live sur scène, avec son, créations lumières, et souvent vidéo. C’est dans cet esprit que nous avons créé la scène dub française dans les années 2000, et je ne veux pas que ça se perde. Nantes a toujours été un bon vivier pour les amateurs de dub, je suis sûr que bon nombre d’entre eux sont ravi que l’association Get Up leur permette d’avoir accès aux deux aspects de leur style préféré : le sound system ET le live sur scène. Merci à Get up donc, une nouvelle fois, pour leur travail !

Get Up Session #22 / Brain Damage meets Harrison Stafford + première partie
Samedi 18 novembre à 20h30 à Stereolux
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Réservations en ligne

© Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard