BRNS débarque à Nantes

BRNS (Brains) a vu le jour en 2010, le groupe de rock bruxellois a depuis gravi les échelons et a sorti Sugar High en octobre dernier. Ce quator atypique s’enfonce encore plus dans l’expérimentation en proposant un opus qui se tourne doucement vers la pop. Côté scène, on aura l’occasion de les voir à Stereolux.

 

Pour commencer, quel mot pourrait qualifier votre année 2017 ?

Antoine Meersseman (bassiste) : Je pense que ce qui caractérise notre année 2017 est une forme de renouveau. Nouveau line-up, nouveau disque, nouvelle tournée, on a été confrontés à pas mal de nouvelle expériences. C’est marrant, mais aujourd’hui on a comme l’impression d’être un « vieux » groupe, un groupe établi. Je ne sais pas trop si c’est si agréable que ça en fait !

Considérez-vous Sugar High comme l’album de la maturité ?

Alors là, certainement pas. Déjà, le concept de maturité en art me paraît bien fumeux. A partir de quel moment un artiste peut-il se sentir mature ? Mature de quoi, au fond ? Trouver une forme de paix intérieure ? De formule magique ? On a composé Sugar High comme les autres disques, à l’instinct, et je pense qu’on fera pareil pour les prochains. Certes, on s’est dirigés vers d’autres horizons, on a composé différemment pas mal de choses, mais il s’agit juste d’expérience, pas de maturité.

Vous êtes dans l’expérimentation, on ne lie pas forcément vos différents projets. Est-ce une volonté de tester de nouvelles choses, tout le temps ?

On ne se voit pas trop comme un groupe « expérimental », terme assez bâtard par ailleurs. Sans aucune forme de prétention, l’expérimentation chez nous résulte d’un processus de composition plus ou moins limpide et surtout non-intellectualisé (même s’il arrive qu’on se prenne la tête sur l’un ou l’autre morceau – entendons-nous bien). C’est avant tout de la pop, et dans la pop tu peux y mettre ce que tu veux. Selon nous, plus tu mets d’épices, mieux c’est. On n’aime pas trop les choses lisses ! On serait un peu la sauce Sriracha du rock belge : un truc qui arrache bien mais que tu trouves dans tous les restos !

Pensez-vous devenir plus « pop » avec les années ?

Peut-être un peu, inconsciemment. On cherche moins à masquer nos influences ! Et on en a écouté un max, de la pop. Dans les années nonantes, on était fans de Nirvana, de la britpop et consorts. On en a bouffé à toutes les sauces alors forcément ça ressort à un moment. Je pense qu’ici notre côté pop se manifeste davantage par les constructions courtes, il y a un peu moins de morceaux à tiroirs, si l’on excepte « Ishtar » ou « Encounter » dont les constructions sont plus ou moins complexes.

La scène a une place importante dans votre carrière. Est-ce judicieux de vous caractériser comme un groupe « live » ?

C’est à la fois flatteur et insultant, car c’est un peu considérer qu’on fait des disques moyens mais qu’on les défend bien en live ! Je dirais plus qu’on est un groupe qui a toujours cherché à beaucoup tourner. On adore le live, que ce soit devant 5 ou 1000 personnes. Pendant quatre ans, on a fait entre 80 et 90 concerts par an ! C’est considérable ! On est vraiment aller jouer partout, on ne reculait devant rien ! Pourvu que ça dure.

La scène musicale belge connaîtrait-elle ses plus belles années selon vous ? Damso, Romeo Elvis, Girls in Hawaii, Caballero & Jeanjass, Angèle, beaucoup de noms belges reviennent régulièrement dans l’actualité.

Disons qu’à part les Girls qui officient depuis près de 15 ans, les autres noms ne nous parlent pas plus que ça. Il y a certes Angèle, le concept le plus creux de l’année dont tout le monde parle sans même savoir pourquoi, toute la vague hip-hop aussi, qui m’attire beaucoup de sympathie mais pas du tout l’envie de replay dans mon iTunes. Au-delà de ça c’est un peu morne plaine, les petits projets sont un peu boudés en ce moment, car toute l’attention est accaparée par les deux précités (+ Damso). On attend avec impatience le retour de Veence Hanao pour bien botter le cul de la scène hip-hop actuelle !

Un petit mot de conclusion pour votre public nantais

Bon la dernière fois avec Micachu et Die ! Die ! Die ! on avait fait un concert pas terrible, on s’en souvient bien ! Ici on va venir pour se venger ! Gros bisous.

 

BRNS + Albinos Congo
Jeudi 8 février à 20h30 Stereolux
stereolux.org