Musiques du monde

Une musique populaire, des paroles sincères, tout cela pour nous emmener en voyage ! C’est bien ce que nous proposent Gabriel Saglio et ses musiciens « Les Vieilles Pies ». Le Nantais travaille ardemment sur son nouveau projet qui paraîtra début 2018. Apprenons à le connaître.

 

« Un bout de terre entre les doigts » est un morceau engagé. Pourquoi avoir choisi de chanter sur le thème de la migration ?

Gabriel Saglio : Ce morceau a été initialement écrit par mon frère Camille Saglio ; je l’ai remodelé, ré-arrangé à ma sauce pour ma version.
La migration est un thème qui me fait réfléchir. C’est une richesse que l’on transforme en peur. Un vrai gâchis.
Je chante ce thème car nous avons la chance en musique de pouvoir montrer très simplement à quel point les cultures s’enrichissent mutuellement.

Je collabore sur mon prochain album avec des Français, des Espagnols, des Guinéens, des Réunionnais, des Maliens, des Sénégalais, des Camerounais, et même un Franco-Cubain-Russo-Italien ! L’apport d’autres cultures dans la musique est une évidence. Qui veut progresser doit s’ouvrir sur le monde. Si on faisait de même avec notre personnalité ?
« Une chanson engagée »… Je ne dénonce rien, je rappelle dans ce morceau que parmi ces migrants, la plupart ont laissé leur femme, leurs enfants, leur mère, qu’ils ne reverront pas pendant de longues années. Est-ce être « engagé » ?

Qu’est-ce qui te choque le plus dans la manière dont est gérée cette crise en Europe ?

La théorie de « l’appel d’air ». Personne ne quitte sa terre par plaisir. Personne.

Comment s’est passée la rencontre avec Mamani Keïta qui t’accompagne sur ce morceau ?

Un ami commun nous a mis en contact. Je cherchais une grande voix pour faire ce duo… Je ne pouvais pas vraiment espérer mieux !

Ce nouveau titre se trouvera t-il sur ton prochain projet ?

Ce titre fait partie de notre prochain album Le chant des rameurs qui sortira le 2 février 2018. Pour le moment, les retours sur ce premier titre « Un bout de terre entre les doigts » sont nombreux et très positifs.

Ta musique peut-elle être qualifiée de populaire selon toi ?

Bien sûr et je l’espère fortement. Je veux que ma musique rassemble les cultures et les âges. Lorsque nous faisons nos balances en plein air l’été, des grand-mères viennent voir notre accordéoniste pour savoir s’il va jouer des paso-dobles au concert tandis que les Maliens s’arrêtent en entendant le Bambara (l’une des langues nationales du Mali).

Gabriel Saglio et Les Vieilles Pies, comment et quand avez-vous débuté ?

Le groupe Les Vieilles Pies existe depuis 2003.
Le nom a changé en 2013 puisque nous avons choisi de mettre en avant mon nom et de s’éloigner quelque peu du jeu de mot « Vieilles Pies » (pour VIP) et de son étiquette de joyeux drilles. Depuis bientôt 15 ans, le groupe a beaucoup évolué, seul le batteur est resté à mes côtés depuis le départ.

Jouez-vous encore la formation « Gabriel Saglio & Les Vieilles Pies » en live ?

Ce groupe est en perpétuelle évolution. Nous jouons sur scène des morceaux qui ont près de 10 ans comme ‘ »Utopie » comme des nouveaux morceaux que nous testons toujours en live.

Que représente Nantes pour toi ?

Nantes est ma nouvelle cité d’adoption.Je m’y sens bien et le groupe a beaucoup été porté par cette ville dynamique par l’intermédiaire de Trempolino. C’est une ville qui mise sur la culture.

Le chant des rameurs – Vendredi 2 février

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard
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