AT(h)OME

Exit les grands espaces de l’Ouest Américain et le folk US qui inspiraient les précédents albums des faux-frères normands. Avec ce cinquième album, les locataires de la Maison Tellier nous livrent un pan différent de leur art, qui, malgré quelques restes de traces de poussière ocre sur leurs bottes, est beaucoup plus introspectif qu’à l’habitude. Et bien leur en prend. « Avalanche » est ciselée d’une chanson française sombre, racée et grave … Un album marqué par la qualité de ces textes, profonds comme ceux de Murat ou de Cantat réunis, sur une musique pesante et cette énergie latente que l’on aimait à retrouver chez Kat Onoma. Un album d’une élégance rare, celle qui qualifie régulièrement les œuvres des Dominique A, Bashung ou récemment Amand Mélies. Un album qui se découvre lentement. Mais sûrement… Un voile sombre, comme l’ombre d’un Manset qui flotterait au-dessus du quintet, prêt à leur délivrer, d’un simple battement d’aile, toute la lumière qu’ils méritent amplement dans leur œuvre qui ne s’apprécie que mieux sur la longueur…
Les cowboys ont rangé les armes, leur combat se fera dorénavant avec des mots. Bien vu. Et réussi !

A classer entre Manset et Murat