Le plus français des artistes suédois !

 

Peter Von Poehl a sorti son 4ème album « Sympathetic Magic » il y a quelques jours, vous retrouverez d’ailleurs le titre « Inertia » en fin d’interview. L’artiste nous a accordé un entretien dans lequel il revient sur son succès grandissant notamment dans l’hexagone. Il fera un passage non loin d’ici au VIP à St Nazaire le samedi 13 mai.

 

Vous êtes programmé sur beaucoup de scènes françaises, comment expliquez-vous cette relation grandissante avec le public français ?

Un an avant que le disque sorte, lorsque j’habitais à Berlin, j’avais sorti un 45 tours qui s’était retrouvé sur Radio Nova grâce à un DJ que je connaissais. Le titre a été joué sur leurs ondes et cela m’a fait connaître par le public français. C’est un peu parti de là et désormais, pour d’autres raisons, j’habite en France. C’est un public important pour moi, je suis très heureux d’être accueilli si gentiment !

« The story of impossible » a eu un énorme succès, à quoi est-ce dû selon vous ?

C’est vraiment curieux ! On écrit des chansons qui nous appartiennent et après leurs sorties elles font leur propre vie. Pourquoi celle-ci a marché plus qu’une autre, je ne sais pas.
C’était à la base une maquette que j’avais enregistré mais que je devais retoucher. Finalement, je n’ai pas réussi à l’améliorer ! (rires)
C’est vraiment un hasard, il n’y a pas trop d’explications.

Plus récemment, comment avez-vous vécu votre passage au festival Acoustic au Poiré sur vie en vendée ?

J’ai beaucoup aimé cette date pour plusieurs raisons. Je devais y passer il y a quelques années mais j’avais dû annuler ma venue, ce qui m’arrive très rarement. C’est pour cela que j’étais vraiment content d’y jouer cette année. Tout s’est très bien passé, j’ai apprécié les à-côtés du festival également !

Globalement, quels artistes vous ont influencé ? Et quand avez-vous commencé à chanter ?

En Suède après l’école, à l’époque du moins, on jouait au hockey sur glace, au foot ou dans un groupe de rock. Moi comme je n’étais pas sportif, je me suis concentré sur le rock. (rires)
J’ai commencé à écrire des chansons à ce moment là car je n’étais pas bon au solfège. Mes camarades jouaient mes chansons et comme cela je n’avais pas à apprendre les autres chansons que je n’arrivais de toute manière pas à retenir ..
Côté artistes, j’écoutais beaucoup de rock garage comme les Stooges ou MC5. Je n’ai jamais été un grand consommateur de musique, je ne connais pas vraiment les nouveautés, je suis en retard. Me concernant, ce sont plus des influences en dehors de la musique comme dans l’art par exemple. C’est plus du côté des artistes plasticiens que je trouve de l’inspiration.

Pour rester dans le domaine de l’art, que représente la pochette de votre album « Sympathetic Magic » ?

C’est une œuvre de ma sœur qui me prête ses création pour tous mes disques ou presque. C’est une toile assez grande faite à la main qui a un côté industriel. C’est assez bancal comme tout le travail de ma sœur dans le sens où on imagine ce que l’on veut, on se fait sa propre interprétation.

Racontez nous vos premiers passages scéniques pour présenter ce nouvel opus.

Je change régulièrement de formation, le premier concert que j’ai fait pour cet album était avec un ensemble baroque. En ce moment, je suis avec une formation plus classique, avec guitares, batterie etc.
Chaque formation a ses particularités. Le changement d’arrangements permet cela, les chansons sont donc modifiées et transformées sur scène.

Cet album, vous l’avez enregistré en France ?

Une bonne partie du travail rythmique a été enregistré au nord de Paris. Sinon, j’ai un petit studio dans la capitale où je prépare beaucoup de choses. Je suis passé également par Malmö, Stockholm et l’album a été mixé au nord de New-York dans le Connecticut.
L’idée était de modifier mes habitudes en ne participant pas beaucoup au mixage. Je suis allé seulement quelques jours aux États-Unis, j’ai donc laissé carte blanche à des personnes de confiance. Ça m’a permis de prendre une distance intéressante avec mon projet.

Vous avez participé à plusieurs bandes originales de films. Quelle est la différence avec l’écriture d’un album ?

C’est vrai que depuis quelques années j’en ai fait un bon nombre. J’ai toujours créé des musiques pour les autres, j’ai fait mon premier album assez tard finalement.
D’un côté, c’est plus facile de travailler pour les autres et notamment pour le cinéma. L’image nous guide , la musique correspond ou ne correspond pas, on le sait tout de suite. L’écriture d’un album personnel prend beaucoup plus de temps.

Si vous deviez ressortir une bande originale qui vous a marquée, laquelle serait-ce ?

Je suis un grand cinéphile, je suis d’ailleurs très heureux de participer à tout cela.
Les bandes originales de Sergio Leone & Morricone sont géniales, la musique fait partie intégrante du montage. Dans un autre style, j’adore la musique de Paul Simon dans « Le Lauréat » avec Dustin Hoffman.

 

Peter Von Poehl au VIP

© Julien Bourgeois
Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard