Petit Biscuit a déjà tout d’un grand

Originaire de Rouen, Mehdi ne cesse de séduire le public sur scène depuis la sortie de son EP éponyme en mai 2016. Son premier album Presence est, quant à lui, dans les bacs depuis novembre dernier. Rencontre avec le jeune DJ dans les backstages des Francofolies 2017 de La Rochelle quelques heures avant son show !

 

Tu viens tout juste de passer ton bac, cela a t-il été compliqué de gérer ta scolarité avec ta nouvelle carrière musicale ?

Pour moi, ça n’a jamais été compliqué, j’ai toujours fait ça. Même plus jeune, que ce soit dans la pratique du violoncelle ou dans la composition, j’ai toujours consacré beaucoup de temps à la musique. J’ai eu mon bac mention TB donc je pense que ça s’est bien passé. (rires)

L’année prochaine, c’est 100% musique ?

Principalement oui.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans la vie d’artiste ?

Tout me plaît, c’est la gestion de projet en général. Je veux apporter ma philosophie musicale à travers le projet Petit Biscuit. Ça passe par le live, la composition, la création, le mastering, le mixage … J’ai toujours voulu tout gérer dans mon projet, on est jamais mieux servi que par soi-même. Je veux être à fond quel que soit les tâches à effectuer.

A quel âge as-tu commencé la musique ?

Tout petit. J’avais 5-6 ans quand j’ai commencé le violoncelle, après j’ai testé d’autres instruments comme le piano. La pratique c’est pas mal mais la composition c’est ce qui me plaît vraiment, c’est beaucoup plus intéressant.

Et la musique électronique ?

J’écoutais pas mal d’électronique grâce à l’apparition des plateformes comme Souncloud ou Spotify. Je me suis donc intéressé à ce milieu, j’ai commencé à produire direct de l’électronique. C’était ça et pas autre chose, l’ouverture est énorme dans ce style de musique. T’as toujours envie de produire des sons différents et tu peux te le permettre. C’est plus compliqué dans la chanson ou les accords restent plutôt similaires, on varie plus par les paroles.
La concurrence est plus importante mais il y a beaucoup de styles différents. Je vois plus ça comme une grande famille comme la plupart des artistes. On veut que ce milieu reste sain, ce serait dommage de parler réellement de « concurrence ».

Quel est ton meilleur souvenir live jusqu’à maintenant ?

J’ai toujours un super accueil du public. Dernièrement, je dirais la date aux Eurockéennes de Belfort, c’était vraiment cool, la scène est super bien placée ! Le public était nombreux, ça chantait la Marseillaise avant que je monte sur scène, c’était marrant.

Tu es originaire de Rouen, tu y joues de temps en temps ?

J’ai fait une date au 106 l’année dernière, c’était l’une de mes premières scènes. Localement, c’est important de montrer que tu es là, de ne pas oublier d’où tu viens. Je n’ai pas refait de date depuis mais le 106 c’est vraiment la salle à faire à Rouen donc ça m’a fait plaisir.

« Sunset lover » cartonne depuis des mois, misais-tu vraiment sur ce son ?

Je ne l’ai pas du tout senti venir, au contraire ! Je n’avais pas confiance en cette track, j’hésitais à la sortir. J’ai fini par la sortir et aujourd’hui je me demande souvent quelles sont raisons de ce succès et j’en ai trouvé quelques unes. C’est une track qui parle à tout le monde, il n’y a pas de conflit de langue. Côté musique, c’est assez pop mais également électro-groovy. On peut donc facilement se retrouver dedans grâce à ce mélange de style.

Ton plus beau coucher de soleil ?

J’aime bien le coucher de soleil de Rouen. (rires) Tu as beau voyager, tu te sens toujours bien chez toi. Comme j’habite dans la campagne, je peux être tout seul dans les champs à profiter du coucher de soleil. Finalement, la solitude te permet d’être focus.
Après, il y a celui du Golden Gate Bridge à San Francisco bien-sûr, on le voit dans la vidéo de « Sunset Lover ». Il est exceptionnel, tu te rends compte où tu es et tu n’arrives pas à y croire.

Un album en préparation ?

Mon EP est sorti mai 2016 et depuis je n’ai pas chômé, j’ai fait énormément de tracks que je ne sors pas pour le moment. Il y a un truc qui se prépare pour la fin de cette année, oui. Ça prend beaucoup de temps, ce sera le premier album donc c’est vraiment symbolique. J’ai envie de faire un album qui raconte une histoire, ce ne sera pas juste un mélange de titres.

Malgré le succès, arrives-tu encore à rester proche de tes fans ?

J’essaie de répondre un maximum, de faire de mon mieux. Parfois, sur facebook, je me fais engueuler parce que je ne réponds pas. (rires) Mais ça prend beaucoup de temps, je reçois une centaine de messages par jour, ce n’est pas évident de tout gérer en solo.

Quel est ton album préféré ?

Worlds de Porter Robinson, il est sorti en 2014. C’est de l’électronique assez particulière. Il faisait de l’EDM (Electro Dance Music) assez violente dans le passé. Cet album a vraiment étonné tout le monde car les sons n’ont rien à voir. Tu ne te poses pas la question de savoir à quel style sa musique appartient sur Worlds, ses tracks t’emportent c’est tout. J’aime beaucoup cet album car j’ai l’impression que je comprends la musique comme lui la comprend. On voit les choses de la même manière je pense.
Est-ce que tu attends particulièrement une date sur ta tournée ?
La tournée US dans sa globalité je dirais, c’est un peu plus « sport » qu’ici donc c’est différent. Tu vis les trucs à 1000 à l’heure, il faut s’accrocher mais tu rencontres des gens géniaux.

Si tu devais collaborer avec un artiste présent comme toi aux Francofolies, lequel serait-ce ?

Ça n’étonnera personne, DJ Snake. J’admire son parcours, il a réussi à s’imposer avec des tubes entêtants mais également d’autres tracks bien plus « violentes ». Il a des morceaux très originaux, uniques. Il sait très bien faire les deux, c’est ce qui est remarquable.

Un mot pour les nantais qui te verront le le 16 novembre ?

J’ai hâte de venir, il va y avoir un show assez exceptionnel, il est très évolutif. Le show de cet été est déjà énorme mais pour les Zénith on va aller encore plus loin. La scénographie sera unique et beaucoup plus grande. Il y aura plein de sons exclusifs ! J’essaie de proposer une réelle expérience au public, tu pars à la découverte d’un artiste.

En parlant du Zénith, tu avais eu quelques soucis techniques lors de ton dernier passage pour la soirée Virgin Electroshock ..

Cette fois, je reviens mais sans aucun soucis technique ! (rires) Je ne sais pas ce qu’il se passait en régie, un câble a lâché je crois. Après ce n’est pas grave, je l’ai pris avec le sourire. Sur ce genre de show tu n’as que 5 minutes pour changer le plateau entre les artistes. C’est vraiment speed, l’installation du matos est compliquée. C’est un peu court mais c’est le jeu. J’ai bien kiffé, ça m’a permis de voir la scène du Zénith avant ma date.

 

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard en juillet 2017