Ronan K, une nostalgie pleine d’espoir

Vendredi, le premier album du duo folk nantais Ronan K From Grey fera son apparition dans les bacs. Ronan K est un duo nantais imprégné de la musique folk dans sa plus pure tradition : guitare, harmonica et songwriting. La mélancolie est présente, l’espoir aussi, ils se mélangent dans des textes en anglais chantés sur des compositions rythmées.

 

A quel âge avez-vous décidé de vous concentrer sur la musique Folk ?

Ronan : Le folk a un spectre très large et regroupe des multitudes de couleurs musicales. Je ne sais pas vraiment quelle est la nuance de notre musique mais au-delà d’un style elle est surtout le fruit d’une rencontre et d’un échange. Personnellement, la musique folk m’a attiré quand j’avais une vingtaine d’années. Ça a été davantage une porte d’entrée qu’un objectif.

Aviez-vous commencé en duo ou chacun de votre côté ?

Ronan : On avait chacun notre projet. Stéven avait son groupe Oscar Matzerath. On s’est rencontré en 2012 quand il m’a invité à faire sa première partie. La suite s’est faite assez naturellement.

Stéven : Avec Oscar Matzerath on essayait un style folk-rock, influencé par Nick Cave et Tom Waits, mais en français. En parallèle j’avais monté mon studio d’enregistrement, Lonesome Studio, et suite à cette rencontre en 2012 au Ferrailleur, on a enregistré le premier EP de Ronan K, Another Cloud, sur lequel j’ai joué quelques arrangements, du banjo, des guitares électriques… Quand Ronan a fait la release party de cet EP il m’a invité à le rejoindre sur scène. Et c’est parti de là !

Qu’est-ce que cette musique vous inspire ?

Ronan : La nostalgie, la simplicité et des histoires de voyageurs.

Stéven : Des histoires compliquées racontées simplement, l’amour, la mort…

Quelles sont vos influences folk ?

Ronan : J’ai (évidemment) eu une période Dylan, surtout sa genèse vers 1961, mais j’ai aussi écouté Johnny Cash ou encore Neil Young. Plus actuellement, j’aime bien écouter des gens comme The Tallest Man On Earth, Gregory Alan Isakov ou Leif Vollebekk.

Stéven : Neil Young et Dylan aussi, certains Springsteen, et Violent Femmes, surtout.

Vous sortez votre premier album dans quelques jours, quelle sensation éprouvez-vous ?

Ronan : Beaucoup de fierté déjà, car nous avons travaillé dur pour rendre cette sortie possible, de la reconnaissance ensuite, envers les internautes qui nous ont donné un beau coup de pouce dans la dernière ligne droite avec le crowdfunding qu’on a organisé en novembre dernier et, enfin, l’envie d’aller le défendre un peu partout pour qu’il trouve son public.

Stéven : Le sentiment du devoir accompli, j’aime le résultat. Maintenant on travaille pour les concerts, c’est plus brut, dépouillé, avec une bonne énergie. Avis : on cherche un tourneur !

Si vous deviez citer un morceau dont vous êtes le plus fier, lequel serait-ce ?

Ronan : Il n’y a pas un morceau en particulier dont je sois, pour ma part, plus fier qu’un autre. Après, j’aime bien ce qu’on a fait avec « Grey ». Cette chanson était, à la base, surtout portée par son texte avec une guitare très peu présente. La ligne de banjo jouée à l’archet par Stéven est venue tenir le morceau et a permis de le révéler véritablement. J’aime beaucoup l’harmonie qui s’en dégage. Sinon, il y a « She Left You » que j’ai enregistré en « one shot » et ça, ça me plaît !

Stéven : Il y a deux titres que j’ai écrits sur l’album, et je suis particulièrement fier de « Liz ».

From Grey compte « seulement » 9 morceaux, pour quelle raison avez-vous gardé si peu de morceaux ? Était-ce une volonté d’épurer votre projet ?

Ronan : Oui peut-être mais c’était aussi une volonté de proposer des morceaux qui nous plaisaient à tous les deux, qui avaient un réel potentiel et surtout un sens dans le cadre général de l’album. Ces morceaux ont subi pour la plupart un gros travail d’arrangement, ce qui donne un rendu différent de ce qu’on peut entendre sur scène. Pour le public et pour nous, je trouve ça très intéressant. Sinon, 9 chansons c’est pas mal pour un prologue, non ?

Stéven : Personnellement j’aime bien les albums courts, 35, 40 minutes. C’est le cas ici. Les morceaux sont assez consistants et ils ont chacun leur place. Et quand c’est trop court j’ai tendance à écouter le disque en boucle !

Avez-vous préparé votre live différemment pour ce premier opus ? Avez-vous davantage travaillé sur cet aspect ?

Ronan : Oui, on travaille beaucoup en ce moment, notamment sur le concert de la release party. On va essayer de proposer de la nouveauté aux gens qui nous connaissent déjà sur scène.

Stéven : Ronan va jouer de l’harmonica en Low G !

Pour le moment, seule une chanson a été clippée : « She left you » en 2015. Un nouveau clip serait-il en préparation ?

Ronan : Justement, le clip « The Fall » est sorti ce lundi 5 février en exclusivité sur Longueur d’Ondes. Il a été réalisé par Rom Snare de chez Dirt Prod et il est superbe !

 

Ronan K
Vendredi 9 février 20h à la Scène Michelet
scenemichelet.com

Propos recueillis par Alban Chainon-Crossouard