La saison culturelle se lance dans toutes les salles de la métropole et nous avons décidé de faire un focus sur l’une d’entre elles. Le co-directeur du Théâtre de Poche de Graslin Philippe Birsel nous a ainsi reçu en entretien.

Lemon : Pour commencer, racontez nous en quelques phrases l’histoire d’une reprise , celle du Théâtre de Poche de Graslin.
Philippe Birsel : Nous avons réhabilité ce lieu il y a un peu plus de 3 ans. Nous entamons donc la 4ème saison. Cette aventure commence avec 3 personnes, Brigitte Pons qui est la programmatrice, mon épouse Agnès et moi-même. C’est une histoire d’amitié, nous avons d’abord suivit des compagnies théâtrales avant de décider de les accueillir. Après de nombreux mois de recherches, ce lieu s’est imposé à nous et nous l’avons refait à neuf. Au fil des saisons nous avons construit une programmation éclectique, à destination d’un public aussi bien averti que novice .

Avec autant de spectacles par saison n’est-il pas compliqué à gérer ?
Si bien-sûr, car nous présentons environ 60 spectacles par an. Nous faisons en sorte de satisfaire notre public en proposant 2 spectacles par soir du jeudi au samedi. Mais c’est cette effervescence artistique et culturelle que nous recherchons.

Comment fidélisez-vous vos spectateurs ?
Nous avons fait de ce lieu une vitrine pluridisciplinaire avec du théâtre contemporain, classique, comique, tragique mais aussi musical. Chaque spectacle se joue en alternance, une semaine à 19h et une autre à 21h . Cela permet de répondre aux disponibilités de notre public.

En dehors de votre programmation vous accueillez également des comédiens amateurs , parlez nous de cette activité.
C’était un souhait dès le départ d’accueillir des ateliers de théâtre amateur. Des professeurs interviennent chaque semaine les mardi et mercredi soir sur 4 créneaux horaires différents. Ils travaillent toute l’année pour nous proposer un spectacle en fin de saison, cela récompense leur travail et leur prestation est à chaque fois une réussite !
Nous avons de plus en plus d’élèves chaque année, les gens s’investissent vraiment, c’est très intéressant. Ils fabriquent leur scénographie, s’occupent de leurs costumes, ils vont jusqu’au bout des choses. Les professeurs diplômés permettent ce travail qualitatif. Le plus cette année, c’est la création d’une école de théâtre professionnalisante par le TPN (NDLR : Théâtre Populaire Nantais) en partenariat et au seing du Théâtre de Poche Graslin.
Cela nous arrive également d’accueillir ponctuellement des compagnies qui souhaitent s’entraîner sur une scène de théâtre.

Comment pensez-vous vous différencier des autres théâtres nantais ?
Par la prise de risque en quelque sorte. Nous ne privilégions ni les one-man show, ni les pièces connues par le grand public. Nous valorisons nos coups de coeur que ce soit pour le texte, la mise en scène ou les comédiens une prise de risque en quelque sorte. Notre crédo : la découverte ! Beaucoup de spectateurs nous font désormais confiance quant à ces choix. Nous accueillons ponctuellement des compagnies résidence pour des créations.
Par ailleurs, depuis notre ouverture, nous avons eu la chance de recevoir 4 molières avant qu’ils soient sacrés : Eric Bouvron qui a inauguré notre théâtre, Hervé Devolder qui a repris Scapin de Molière seul sur scène, Jacques Mougenot et Julien Cottereau qui fut « moliérisé » en 2007.

Et côté programmation pour cette fin d’année ?
4 comédies musicales seront présentées sur notre scène avant la fin de l’année (Do Ré Mi Fashion, La belle au bois de Chicago, Isa Fleur, la cantatrice chauve et L’homme de Riom).
Nous avons la joie de recevoir MONSIEUR Romain Bouteille, créateur avec son ami Coluche du Café de la Gare à Paris, et à l’origine des Cafés-Théâtre comme le notre.
Et nous retrouvons à la fin du mois de novembre Très chère Afrique, spectacle pluridisciplinaire créé chez nous l’année dernière.
Julien Cottereau, clown-mime international (Cirque du Soleil) et nantais depuis maintenant deux ans en signe la mise en scène.

Pour terminer, avez-vous des coups de coeur en ce mois d’octobre ?
Prête moi ta femme qui est une comédie délirante avec une fin véritablement surprenante. Do Ré Mi Fashion, un spectacle de haute couture vocale !

Prête moi ta femme
Un professionnel qui passe sa vie à sauver les couples va utiliser son talent pour en briser un. Léo aime Léa. Léa aime Léo. Comme dans tous les couples, ils connaissent des hauts et des bas. Au bord de la rupture, ils consultent un psy pour sauver leur union. Mais que se passe t-il quand le psy tombe amoureux de sa patiente ? Comment faire quand celui qui est censé sauver votre couple fait tout pour le détruire ? L’amour sera t’il plus fort que tout ? Une comédie pleine de rebondissements dans laquelle il est interdit de raconter la fin à vos amis !
Du 06 au 15 octobre 2016 à 21h (J/V/S)

Do Ré Mi Fashion
Après bien des années d’existence, ce soir le magasin de mode ferme définitivement ses portes… en rangeant les invendus dans les cartons, trois employées s’amusent à essayer divers vêtements ; manteaux, chaussures et accessoires variés, parfois incongrus… Les souvenirs que ce joyeux bric à brac leur inspire les entraînent rapidement dans des univers musicaux contrastés…
Du 13 au 15 octobre à 19h (J/V/S)
Et du 19 au 22 octobre à 21h (M/J/V/S)

Théâtre de Poche Graslin – 5, rue Lekain à Nantes
www.theatredepochegraslin.fr