A l’occasion de leur venue prochaine aux Escales, Lemon a rencontré Benjamin Lebeau du duo the Shoes :

Benjamin bonjour, pour ceux qui ne vous connaissent pas, dans quel registre peut-on placer votre musique ?
C’est une question que l’on nous pose assez souvent et à laquelle on a du mal à répondre parce qu’on écoute beaucoup de musiques différentes et on a envie de mettre toutes nos influences dans notre musique. C’est assez difficile à définir mais on est attaché au format pop en essayant de l’habiller de différentes manières.

Pourquoi avez-vous créé le duo The Shoes en 2007 alors que vous et votre acolyte appartenaient au même groupe The Film ?
Quand on a commencé la musique ensemble avec Guillaume (Brière) on se lançait dans un style puis au fil de notre évolution on en découvrait un autre donc on apportait des morceaux qu’on avait fait à chaque fois. Après avoir créé The Film on a sorti notre premier album. Le deuxième album était prêt à sortir mais ça ne s’est pas fait pour diverses raisons. On a alors composé deux, trois morceaux dans un tout autre style. En les postant sur myspace ça a beaucoup plu. On a continué sur cette voie là. Mais il y aura peut-être un jour un autre album de The Film…

D’ailleurs, pourquoi The Shoes ?
Justement quand on a mis en ligne ces deux trois morceaux sur Myspace, il fallait trouver un nom, notre manager de l’époque nous a dit « mettez The Shoes, prenez vos chaussures en photo ». On est parti là dessus on se disant « on changera après ». Mais vu que cela s’est très vite bien passé , on a décidé de le garder. On ne l’aimait pas trop mais on a fini par l’adopter. J’aurais aussi pu vous faire une réponse toute faite. On a appris lors d’une interview avec Phillippe Mannoeuvre que Les Beatles avant de s’appeler les Beatles hésitaient entre les Beatles et The Shoes. En fait on a pris le second choix des Beatles…

De nos jours ce n’est plus simple de faire sa place sur le web, le clip est un moyen de se démarquer et vous avez su l’utiliser. En 2012, comment avez-vous fait pour attirer Jake Gyllenhaal dans votre premier clip alors que vous n’aviez pas la notoriété actuelle ?
On a pas mis l’argent pour l’attiré. De toute façon on ne l’avait pas. Quand on a sorti  » Crack My Bones » en 2011 on a rencontré un réalisateur qui s’appelle Daniel Walsh qui a adoré notre musique et qui nous a fiat un clip un peu entre copains. ça s’est tellement bien passé qu’il nous a proposé de refaire un clip avec nous. Il voulait en profiter pour « tenter » quelque chose en faisant un clip long avec un acteur connu. Il était très ami avec Jake Gyllenhaal. On leur a fait écouter Time to Dance et ils ont bien accroché. ça s’est fait comme ça presque naturellement.

Dans le même sujet, la marque française Lacoste a récemment publié un clip concernant leur partenariat avec l’équipe de France pour les JO de Rio. Vous êtes les auteurs de la musique, en quoi cette association vous a t-elle tenté ?
C’est une marque qu’on apprécie. Le projet était intéressant. Quand tu fais de la musique pour une pub tu prends moins de risque au niveau musical. On a déjà fait une pub il y a plusieurs années et ça n’avait pas été très bien perçu mais aujourd’hui, il ne faut pas le cacher ce ne sont plus les ventes de disques qui font manger les artistes. C’est un titre que l’on aurait pas forcément mis sur notre album mais on ne le renie pas pour autant.

Des artistes renommés, une prog très éclectique, la version 2016 des Escales où vous serez sur scène s’annonce dantesque. Pourquoi avoir choisi parmi vos dates estivales celle de Saint-Nazaire ?
Ce sont plutôt eux qui nous choisissent même si on regarde la programmation. On est fiers de faire parti de ce festival. C’est plutôt classe !

Un festival, où le public ne vous connaît pas forcément, est plus difficile à gérer pour les artistes qu’un concert. Comment ajustez-vous votre prestation sur scène (morceaux, scénographie) pour convaincre ce public ?
C’est différent mais on aborde cela de la même manière. On a décidé de ne plus trop se prendre la tête, analyser, réfléchir avant un concert. On fait ce qu’on aime faire, ce qu’on sait faire. Pour l’instant les festivals qu’on a fait fonctionnent très bien. Ce qu’on aime en festival, c’est justement de rencontrer et d’essayer de séduire ce public qui ne nous connait pas et qui nous découvre.

Vous êtes passé par Scopitone l’an passé. C’était un bon souvenir pour vous ?
Je me rapelle très bien de cette date d’autant plus qu’on avait déjà joué à Scopitone il y a quelques années. J’adore le festival, j’adore la ville aussi, je trouve que c’est une ville en pleine fusion. J’ai habité à Bordeaux et à l’époque où j’y vivais il y avait un peu la même émulsion qui, je trouve, s’est un peu éteinte. A Nantes il y a des groupes incroyables.

Un groupe en tête ?
Sans hésitation, INUÏT. Pour moi c’est le meilleur groupe nantais voire plus. On les a rencontré, on est très fan de ce qu’ils font. Ils ont une musique très fraiche, positive, originale. Au delà de leur musique ils ont une vision intéressante et humble.

Une collaboration peut-être envisageable ?
Oui. C’est envisageable.

Des projets à venir pour The Shoes ?
On réfléchit à un 3ème disque mais je ne peux pas trop en parler. Sinon on jongle entre The Shoes et des productions pour d’autres artistes. Par exemple, on vient de finir un morceau pour Benjamin Biolay. On bosse avec pas mal d’artistes : Gaëtan Roussel, Lago, Orelsan…